
Le déjeuner des créatures égarées
Pour ce projet de diplôme, Laurie Gabrielle Pitton a réuni celles et ceux qu’elle appelle « ses enfants ». Bien qu’il s’agisse d’œuvres d’abord présentées séparément, elles font en réalité partie d’un même univers et sont rassemblées aujourd’hui dans une fête d’adieu à trois ans d’études. Le choix de ce cadre évoque des moments de convivialité et de partage, tout en confrontant le spectateur à des personnages atypiques et marginaux. Ainsi, l’installation interroge les normes sociales et invite à une réflexion sur la diversité et l’acceptation de l’autre tout en mêlant douceur et étrangeté. Les différences d'échelles au sein de l'installation cherchent à brouiller la limite entre imaginaire et réalité. Parmi les pièces exposées, figurent des sculptures de monstres, faisant partie de sa série « Mama Onnar » , ainsi que des poupées en porcelaine qui ont été entièrement retravaillées. Ces dernières figurent dans une édition intitulée « L’Effroyable Sororie ». Une édition nommée « Familia Estranha » est aussi présente dans l’installation. Ce livre d’artiste se compose d’autoportraits d’une lignée matrilinéaire imaginaire dans lesquels Laurie Gabrielle se mets en scène à l’aide de maquillage à effets spéciaux. Afin de rendre hommage à ses origines, l'artiste a choisi de nommer chacune de ses créatures par des prénoms brésiliens. Les différentes carnations qu'elle représente est également un point important de son travail, la diversité étant au cœur de ses préoccupations. Les thèmes de la marginalité, de l’héritage culturel et de la maternité sont récurant dans le travail de Laurie Gabrielle. Les monstres, désignés par l’artiste comme « ses enfants », témoignent d’un lien émotionnel profond et personnel et mettent en relation l’art et la maternité qui tous deux posent des questions liées à la passation, à ce qui nous survivra après la mort et à la gestation d’une idée avant de la faire prendre vie.



